Une ligne européenne pour la droite …

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Entre 8 et 12% c’est le score promis par les sondages pour le parti Les Républicains (LR) aux prochaines élections européennes. Malgré l’annonce de l’investiture d’un trio de tête, Laurent Wauquiez n’a pas encore réussi à faire décoller la droite française à l’approche d’une échéance qui pourrait être cruciale pour son avenir à la tête du parti. Que manque-t-il alors ?

Le trio de tête offre de belles promesses : le renouvellement tant espéré tout d’abord, puisque LR a choisi d’opérer une cure de rajeunissement pour mener la campagne européenne. La représentation de diverses sensibilités ensuite : “Fx” Bellamy pour une droite un peu bourgeoise et catholique (assumée), est un trentenaire, brillant normalien, passé par les cabinets ministériels avant de devenir professeur de philosophie (courant Retailleau) ; Agnès Evren de la droite “Libres !”, vice-présidente de la région Idf, qui a emporté la si convoitée fédération LR de Paris, est un nouveau visage en dehors de la grande couronne, ex-chef d’entreprise, passée par les cabinets ministériels elle aussi (courant Pécresse) ; Arnaud Danjean, ancien cadre de la DGSE, eurodéputé confirmé, reconnu pour ses compétences en matière de lutte contre le terrorisme, est un quinquagénaire qui apporte une expérience solide pour compléter ce trio de tête (courant Juppé de droite).

Certes, la photo de famille est encore très politique et très parisienne, mais 79 noms composeront la liste définitive. Gageons que d’autres surprises seront de nature à donner espoir aux militants, prouvant ainsi que la droite républicaine a tiré les leçons des échecs du passé.

Alors une fois les 7 piliers du projet européens posés que proposer ?

Commençons par un fable attribuée à Peguy :

“En se rendant à Chartres, Charles Péguy aperçoit sur le bord de la route un homme qui casse des cailloux à grands coups de maillet. Les gestes de l’homme sont empreints de rage, sa mine est sombre. Intrigué, Péguy s’arrête et demande :
– « Que faites vous, Monsieur ? »
– « Vous voyez bien », lui répond l’homme, « je casse des pierres ». Malheureux, le pauvre homme ajoute d’un ton amer : « J’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Mais je n’ai trouvé que ce travail pénible et stupide ».
Un peu plus loin sur le chemin, notre voyageur aperçoit un autre homme qui casse lui aussi des cailloux. Mais son attitude semble un peu différente. Son visage est plus serein, et ses gestes plus harmonieux.
– « Que faites vous, Monsieur ?», questionne une nouvelle fois Péguy.
– « Je suis casseur de pierre. C’est un travail dur, vous savez, mais il me permet de nourrir ma femme et mes enfants. »
Reprenant son souffle, il esquisse un léger sourire et ajoute : « Et puis allons bon, je suis au grand air, il y a sans doute des situations pire que la mienne ».
Plus loin, notre homme, rencontre un troisième casseur de pierre. Son attitude est totalement différente. Il affiche un franc sourire et il abat sa masse, avec enthousiasme, sur le tas de pierre. Pareille ardeur est belle à voir !
« Que faites-vous ? » demande Peguy
« Moi, répond l’homme, je bâtis une cathédrale ! »

Du sens, voilà donc ce qu’il faut donner à un projet politique. Inutile d’essayer de faire croire qu’en votant LR aux élections, les français verront leur pouvoir d’achat augmenter à la fin du mois, ça n’est pas vrai. Mais, en tant que membre du parti majoritaire, le PPE, les eurodéputés LR peuvent avoir une véritable influence sur l’avenir de l’Union européenne.

Trop souvent les élections européennes ont été utilisées pour préserver des rentes, pour “arroser” les petits copains ou “recaser” les déchus du scrutin uninominal au suffrage universel direct. Cette logique de Caste, dirigée depuis Paris, a détourné les électeurs des urnes pour ce scrutin pourtant devenu le plus important depuis la ratification du traité de Lisbonne et l’affirmation de la prévalence du droit supranational. Pour être clair, c’est à Bruxelles que se fait la loi qui s’impose à Paris, voilà pourquoi cette élection est primordiale.

Le principe de subsidiarité, qui consiste à réserver uniquement à l’échelon supérieur– ici l’Union européenne (UE) – uniquement ce que l’échelon inférieur – les États membres de l’UE donc la France – ne pourrait effectuer que de manière moins efficace, doit être la ligne guide du projet.

Il faut relever la tête dans ce pays. Lorsque j’observe les gens autour de moi, dans la rue, au supermarché, je vois beaucoup de regards tristes, tournés vers le sol ou fixés sur des écrans. Depuis combien de temps ces gens là n’ont-ils pas levé les yeux vers le ciel, n’ont-ils pas redressé la tête pour regarder l’horizon ? La morosité ambiante n’est pas une fatalité, il faut retrouver la fierté d’être français. Parce que nous sommes fait de notre histoire, de nos rencontres, de nos lectures, de nos passions, nous sommes français et nous avons toutes les raisons d’être fiers de nos valeurs. Notre pays a inventé les droits de l’homme sans jamais oublier que nous avions des devoirs. Notre nation a repoussé les ennemis tout au long de son histoire. Nos anciens ont bâti ce pays, nos grand-parents l’ont défendu, nos parents l’ont reconstruit. Jamais nous n’avons reculé, parce que c’est ça être français. Ce n’est pas une question de couleur, de religion, de croyance. Il existe une culture française bien entendu, des traditions et il n’y a rien d’offensant à voir dans l’histoire de ce pays quelques conséquences d’une civilisation chrétienne, dès lors qu’elle n’impose à personne une façon de penser. Jamais une loi religieuse n’a supplanté les lois de la République depuis 1905, jamais cela ne sera le cas, car nous ne renoncerons pas à la liberté que nous offre la laïcité.

L’Europe a été créée pour protéger les peuples, pas pour devenir un marché dérégulé qui ne profite qu’à une petite partie qui s’exonère du devoir de solidarité à grand coup “d’optimisation fiscale”. C’est pour garantir la paix sur son sol que cette Communauté a vu le jour. La mise en commun est devenue Union avec l’idée qu’ensemble nous serions plus fort.

Aujourd’hui, les désordres mondiaux qui rendent notre époque instable, appellent une réponse cohérente et pragmatique. L’UE ne doit pas être une génératrice à normes, source de complexité. Nous ne pouvons pas accepter que la souveraineté nationale soit foulée aux pieds par des fonctionnaires animés par une idéologie mondialiste dérégulée. Il faut retrouver un équilibre entre le besoin exprimé par les peuples de ne pas voir leur identité noyée dans une masse informe, et une union porteuse de véritables projets concrets.

Nous sommes européens parce que nous sommes français, mais notre patrie c’est avant tout la France. Nous n’avons pas à chercher à devenir un clone de l’Allemagne, nous n’avons pas à rougir de notre histoire, il est temps de réaffirmer notre place dans le monde et particulièrement en Europe.

Schengen est dépassé, la frontière européenne est une passoire, la concurrence déloyale avec la Chine d’un côté et les États Unis de l’autre est insupportable, les travailleurs détachés sont une ineptie et j’en passe. Il faut remettre l’église au centre du village ! La priorité va aux peuples qui composent les États membres et ensemble nous pouvons représenter la première puissance mondiale, face aux géants chinois et américains.

Pour cela il faut s’unir, collaborer à des projets européens, réformer les institutions pour les rendre pratiques et mettre un terme à la technocratie toute puissante.

A cette époque où plus personne n’est responsable de rien, ceux qui édictent des règles stupides qui affaiblissent l’UE face à la concurrence mondiale doivent rendre des comptes aux peuples européens. Les démagogues des extrêmes promettent des choses qu’ils ne pourront jamais accomplir, nous promettons de garder la tête haute, les yeux tournés vers un avenir qui s’écrira avec une France fière de ses valeurs, dans la diversité de ses paysages et avec une ambition retrouvée.

Une nouvelle Europe, grâce à une France retrouvée !

#CroireEnLAvenir

« Les partis politiques m’ont tuer »

Notre République pourrait inscrire cela en lettres de sang sur le fronton du Parlement, cœur malade de notre démocratie.

Je viens d’éteindre “C l’hebdo” sur France 5 à cause de Mme Autain, député LFI du 93. Outre une activité parlementaire modérée, cette figure du parti LFI s’était distinguée en invitant l’Assemblée Nationale à se doter d’une crèche, les députés n’étant, selon elle, visiblement pas capable de trouver une assistante maternelle. “Ça ne coûte rien c’est l’État qui paye” selon la désormais fameuse citation apocryphe.

Bref, Mme Autain, dont le ton l’est tout autant, milite pour une 6e République, parlant de “monarchie républicaine” (ce qui est absurde puisqu’un monarque ne saurait être élu au suffrage universel direct) à l’évocation de nos institutions actuelles, en affirmant qu’il s’agit là de la seule option pour sortir de la crise dite des “gilets jaunes”. Il y a un petit paradoxe dans ce projet politique, pour le moins démagogique : la 6e République rêvée par Melenchon, le millionnaire insoumis, serait le fruit d’une assemblée constituante convoquée suite à la démission du Président de la République insoumis au lendemain de son élection. Mais alors si c’est cette assemblée révolutionnaire moderne qui va fabriquer la 6e comment savoir ce qu’il y aura dedans ? Sauf à considérer que JLM en sera la source d’inspiration exclusive, conduisant le peuple, éclairé par ses lumières, à l’écrire selon sa vision quasi prophétique, tel Michel Debré du temps du grand Charles.

Bref,

N’en déplaise à Clémentine, la souveraineté appartient aujourd’hui au peuple qui vote pour son président et pour ses représentants. Même si la digestion de la défaite des insoumis en 2017 mériterait un brin de citrate de betaïne depuis le temps, le peuple n’a pas souhaité porter au second tour un apparatchik d’extrême gauche, si bel orateur soit-il.

Même si le Président en fonction aujourd’hui fait preuve d’une suffisance, d’une arrogance, et d’un mépris de classe inouï, il n’en demeure pas moins que les Français ont voté pour lui il y a 18 mois. Comment à moins de 40 ans, face à une classe politique hermétique, habituée à se partager le pouvoir par un jeu malsain d’alternance droite/gauche et à préserver ses rentes, cet homme a-t-il pu arriver à l’Élysée ?

C’est aux partis politiques traditionnels, qui ont, depuis 40 ans, pris la fâcheuse habitude, non pas de chercher à servir l’intérêt général, mais bien de conquérir le pouvoir pour se le partager. C’est l’oligarchie et son obsession suicidaire à ne rien vouloir changer, qui ont conduit un illustre inconnu, en deux ans, à passer de banquier à Président. Emmanuel Macron n’a rien fait d’autre que d’ouvrir la possibilité de se porter candidat à d’illustres inconnus, conscient que le fonctionnement des parties anciennement dit de gouvernement, ne convenait plus au peuple. La corruption, l’irresponsabilité, le sentiment de déconnexion auront eu raison de ce système, que certains tentent encore aujourd’hui, et en dépit du bon sens, de faire perdurer.

À droite avec les républicains, la gauche avec le parti socialiste, en cherchant à maintenir en haut de l’affiche des personnalités rejetées qui courent après les mandats pour continuer à exister, ces parties se sont fracassés contre un mur qu’il n’avait pas vu venir ; trop sûrs de leur omniscience, trop éloignés des citoyens, grands oubliés des cercles du pouvoir.

Et aujourd’hui le résultat a conduit à ce que les extrêmes de droite comme de gauche, mènent la danse, et osent ce que républicains et socialistes n’ont jamais su faire, faire confiance à la jeunesse et à la fraîcheur de l’inexpérience.

“On a toujours fait comme ça”, voilà ce qui guide nombre des décideurs, concentrés sur 2022 sans comprendre qu’ils ne seront pas de la partie. Les derniers des derniers en voyant François Hollande Président se sont dit pourquoi pas moi, les énarques de la caste élue, âgés de moins de 50 ans, en voyant Emmanuel Macron se sont imaginés à sa place dans cinq ans. C’était sans compter sur le peuple qui est en train de rappeler à tout le monde, que la Ve République lui confère la responsabilité à laquelle aspire ses apprentis sorciers de la politique : la souveraineté.

En politique il n’y a pas de conviction, il n’y a que des circonstances“. L’actualité devrait aider à comprendre l’urgence des partis traditionnels à changer drastiquement leur mode de gouvernance.

J’espère que dans ce monde, il est plus important, quand les circonstances l’exigent a fortiori, de prendre des mesures fortes plutôt que de continuer à faire croquer ses petits copains dans ce gâteau qui fond à vie d’œil et sera bientôt réduit à peau de chagrin.

Et si aujourd’hui Philippe Séguin me manque tout comme il manque son intelligence au débat public, la vision exprimée par Michel Rocard dans le documentaire Human, devrait être diffusée dans toutes les réunions des partis politiques français, afin d’ aider ceux qui aspirent à nous diriger, à comprendre que la politique ne peut se limiter à préparer la prochaine échéance électorale le jour où l’on est élu.

Si tant est que le bien commun prime encore sur les intérêts particuliers …

Terrorisme, immigration de masse et libre circulation : des craintes légitimes qui gênent la bien-pensance

 

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Le sujet de l’Aquarius, bateau d’une ONG aux intentions sibyllines, suscite sinon la polémique, du moins une petite agitation médiatique. Une remise en perspective s’impose pour comprendre les enjeux majeurs d’une politique migratoire nationale et européenne responsable. C’est la raison qui doit présider aux décisions politiques prises dans ce domaine, ce qui n’interdit pas de faire preuve d’humanité, mais oblige à regarder au-delà. Personne ne veut laisser ces gens mourir. Ceux qui cherchent à faire culpabiliser les français réticents à l’accueil de ce bateau sont sots et ridicules. La crainte est légitime, personne ne sait qui sont ces migrants, d’où ils viennent, ce qu’ils cherchent, comment et pourquoi sont-ils arrivés là. Les hommes déprécient ce qu’ils ne comprennent pas. Il n’y a pas UNE solution car le problème est multiple, et ce n’est pas l’objet de mon propos, mais des mesures sont envisageables. Alors replongeons au coeur du terrorisme et de l’immigration pour essayer de mieux comprendre :

“Les pays de l’Union européenne se sont trouvés confrontés à d’importantes vagues migratoires à partir de 2014. Un véritable exode, provoqué par les conflits armés en Irak et en Syrie notamment, mais également par le désordre libyen post KADHAFI[1]. L’instabilité liée pour partie à l’instauration du califat autoproclamé de l’État islamique a pris de court les démocraties occidentales. Entre flux de migrants fuyant la guerre au Proche-Orient et apprentis djihadistes essayant de rejoindre la zone irako-syrienne, les phénomènes migratoires ont troublé l’ordre établi en Europe.

La situation mondiale lato sensuest assez préoccupante. Le Haute Comité au Réfugiés de l’ONU estimait[2]qu’à la fin 2016, au moins 10 millions de personnes n’avaient pas de nationalité ou risquaient l’apatridie[3]. Le rapport statistique annuel du HCR sur les Tendances mondiales fait état de 65,6 de millions de personnes déracinées à travers le monde à la fin 2016[4].

A ces déplacements s’ajoutent désormais le risque terroriste. En juin 2016, le juge TEISSIER, dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 13 novembre, dans sa commission rogatoire internationale adressée à la Grèce, demandait aux autorités de bien vouloir lui fournir tous les éléments d’identification des migrants ayant transité par leur sol entre le 1er août et le 12 novembre 2015. Il  estimait alors « très vraisemblable, voire certain, que d’autres terroristes se trouvent actuellement sur le sol européen, prêts à passer à l’action[5]». L’enquête a permis d’établir qu’une bonne partie d’entre eux avait profité de l’afflux massif de réfugiés pour rejoindre l’Europe[6]. Alors que de nombreux médias et responsables politiques de tout bord ont fustigé ceux qui ceux qui avançaient cette idée, les passeports retrouvés sur certains terroristes, du Stade de France et des terrasses parisiennes du 13 novembre ont permis d’attester de leurs passage sur la route des migrants.

En 2016, comme en 2015, les pays de l’OCDE ont enregistré plus de 1,6 million de nouvelles demandes d’asile. Les trois-quarts l’ont été dans les pays européens de l’OCDE. Les syriens représentaient plus de 20% des demandes d’asile formelles en 2016[7].

Voici donc un domaine international aux multiples conventions multilatérales. En France, le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile fait autorité en la matière. Est considérée comme étrangère une personne qui n’a pas la nationalité française, soit qu’elle ait une nationalité étrangère, soit qu’elle n’ait pas de nationalité[8]. Par ailleurs, la France fait partie de l’espace de libre circulation Schengen. Ainsi, le code frontières Schengen, fixe la politique de gestion intégrée des frontières de l’Union européenne précisant les règles relatives au contrôle aux frontières des personnes franchissant les frontières extérieures de l’UE et à la réintroduction temporaire du contrôle aux frontières intérieures. Cet espace est une conséquence de la mise en œuvre de traités communautaires. Basé sur le fondement du marché intérieur, l’abolition des frontières économiques a de factoprécédé celle des frontières politiques. L’espace sans frontière comprend 22 pays de l’UE[9], ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse, pour une population estimée à 400 000 de personnes. Entourée de 42 673 km de frontières maritimes et de 7 721 km de frontières terrestres, la sécurisation et l’étanchéité sont des défis colossaux que l’agence FRONTEX doit assurer.

Les demandes d’asile sur le sol européen relèvent, pour les états signataire, des dispositions de la Convention relative à la détermination de l’État responsable de l’examen d’une demande d’asile présentée dans l’un des États membres des Communautés européennes dite « Convention de Dublin » du 15 juin 1990.

Depuis 2015, la France fait face à un afflux migratoire croissant. Entre 2013 et 2017, le nombre de demandes d’asile est passé de 63 000 à 100 000 par an. En 2017, ce nombre a continué d’augmenter en France (+17% par rapport à 2016), alors qu’il a diminué de moitié dans le reste de l’Europe[10].

Le droit d’asile s’applique, conformément aux engagements internationaux de la France. Ainsi, la qualité de réfugié est reconnue à toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté ainsi qu’à toute personne sur laquelle le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés exerce son mandat […] ou qui répond aux définitions de l’article 1erde la convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés[11]. Dans un contexte international tendu, l’accueil ne peut relever d’une politique permissive au risque d’ajouter des tensions internes au sein de la communauté nationale. Les étrangers en situation irrégulières devraient faire l’objet de mesures d’éloignement immédiates. Sur 91 000 interpellés à ce titre en 2016, moins de 25 000 ont quitté effectivement le territoire[12]. Les mesures d’expulsion sont régies par le Titre II du Livre V du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Ainsi, la notion de trouble à l’ordre public, très présente dans la lutte contre le terrorisme, peut être invoquée pour expulser un étranger dès lors qu’il constituerait une menace grave[13]. Outre les mineurs de 18 ans[14], la législation en vigueur permet de se prémunir d’atteintes à la sûreté de l’État permettant l’expulsion d’étranger, y compris de ressortissants de l’UE. La réforme de 2016[15]confirme que  le comportement de l’étranger qui ne réside pas régulièrement en France depuis plus de trois mois constitue une menace pour l’ordre public justifie son expulsion[16]. Par ailleurs, lorsque l’étranger justifie être dans l’impossibilité de quitter le territoire français ou ne peut ni regagner son pays d’origine ni se rendre dans aucun autre pays, l’autorité administrative peut, jusqu’à ce qu’existe une perspective raisonnable d’exécution de son obligation, l’autoriser à se maintenir provisoirement sur le territoire français en l’assignant à résidence, [dans certains cas][17]. Ce dernier principe met en lumière la difficulté d’éloigner un étranger en situation irrégulière, dont le pays d’origine ne disposerait pas d’accord de transfèrement avec la France, ou s’opposerait à son retour pour des raisons de sécurité, politique ou autres. La diplomatie devrait alors jouer un rôle afin d’assurer l’accueil dans leurs pays d’origine des étrangers expulsés de France. Enfin, l’étranger qui ne présente pas de garanties de représentation effectives propres à prévenir le risque mentionné au 3°du II de l’article L. 511-1[18]  peut être placé en rétention par l’autorité administrative dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, pour une durée de quarante-huit heures. Les délais étant relativement courts et les mesures privatives de liberté limitées par les principes fondamentaux en vigueur au sein de notre démocratie, l’éloignement des immigrés illégaux, comme des déboutés du droit d’asile devrait être prioritaire et immédiat. Dans les faits la plupart de ces personnes demeurent sur le territoire national dans une précarité dangereuse.

Quant au statut d’apatride, il est encadré par le Titre IerBis du Livre VIII du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, plus particulièrement les articles L 812-1 et suivants. Le terme “apatride” désigne une personne qu’aucun État ne considère comme son ressortissant par application de sa législation. Ce sujet avait été mis au cœur du débat politique après les attentats du 13 novembre. Les parlementaires, après le discours du Président de la République sur la déchéance de nationalité en autres, avait marqué des scissions sur le propos. Les apatrides relèvent de la Convention relative au statut des apatrides adoptée le 28 septembre 1954, par une conférence de plénipotentiaires réunie et entrée en vigueur, le 6 juin 1960. Si la déchéance de nationalité pour les binationaux relève d’une décision politique et morale, pour les français devenus apatrides, la question se pose de leur devenir.

Les grandes vagues migratoires en provenance du Proche-Orient, liées pour partie au terrorisme islamiste, ont déferlées sur l’Europe. Début septembre 2015, la Chancelière allemande décide[19], sans concertation préalable avec ses partenaires européens, de laisser entrer en Allemagne des milliers de réfugiés syriens bloqués en Hongrie. Rapidement débordé par un afflux devenu incontrôlable, Angela MERKEL décide là encore en urgence et unilatéralement, de fermer ses frontières, contrevenant ainsi à la Convention d’application de l’Accord de Schengen[20]. Le rétablissement de contrôles frontaliers aux frontières intérieures, pour une période limitée, est possible lorsque l’ordre public ou la sécurité nationale l’exigent. Cette procédure d’urgence appelle une consultation préalable par l’État contractant auprès des autres parties contractantes. Toutefois, « si l’ordre public ou la sécurité nationale exigent une action immédiate, la Partie Contractante concernée prend les mesures nécessaires et en informe le plus rapidement possible les autres Parties Contractantes[21] ».

Le fait que plusieurs terroristes ayant sévi sur le territoire national se soient avérés être des étrangers, parfois en situation irrégulière[22], est incompréhensible pour l’opinion publique et prouve les faiblesses du modèle français.

A ceux-là il est important d’ajouter les « revenants[23] », ces français partis faire le jihad, qui reviennent en France. Le procureur MOLINS mettait en garde sur la naïveté des autorités face à ceux qui se déclareraient « repentis ». Malgré cela la loi du 30 octobre 2017[24]prévoit des dispositions pour les coupables de liens avec le terrorisme.

Le domaine de l’immigration démontre là encore, l’impérieuse nécessité de travailler sur le renseignement et de mettre en œuvre, sans exception ni faiblesse, toutes les mesures prévues par l’arsenal juridique national, pour retenir ou éloigner toutes les personnes présentant un risque de trouble à l’ordre public.

Une réponse juridique produite au gré des événements limite la réflexion sur l’intérêt des dispositions prises et leur pertinence. A une gestion réactive, il serait préférable de substituer une vision prévisionnelle, prospective, réfléchie sur le long terme en considération d’éléments de terrain analysés avec recul. Les imperfections du système répressif et leurs conséquences doivent également faire l’objet d’un examen attentif. Est-il possible de continuer à fabriquer des ennemis de l’intérieur dans des lieux censés protéger les français ?

La mesure doit guider la réponse aux exactions, dans le respect du citoyen avant tout, à qui les pouvoirs publics, au premier rang desquels se trouve le Président de la République, doivent une protection maximale de ses droits fondamentaux et de ses libertés individuelles. Si pour cela le chemin le plus sûr impose de déroger à la norme, peut-être faut-il, en effet, s’interroger sur les limites dans lesquelles la réponse pénale peut s’exprimer, au risque d’être imparfaite au regard de certains principes moraux.”

 

[1]Mouammar KADHAFI (1942-2011), ancien dirigeant de la Lybie
[2]Article www.unhcr.org, Le nombre de personnes déplacées atteint son plus haut niveau depuis des décennies, publié le 19 juin 2017
[3]Nota : Les statistiques enregistrées par les gouvernements et communiquées au HCR limitent cependant ce nombre à 3,2 millions d’apatrides répartis dans 75 pays
[4]Ibid.
[5]Article www.franceinter.fr, 13 novembre : les juges soupçonnent d’autres terroristes d’être entrés en Europe, publié le 4 avril 2017
[6]Abdelhamid ABAAOUD (mort dans l’assaut de Saint-Denis le 18 novembre), Ayoub EL KHAZZANI, le tireur du Thalys
[7]OCDE (2017), Perspectives des migrations internationales 2017,Editions OCDE, Paris
[8]Art. L111-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile
[9]Ne sont pas intégrés à l’espace Schengen le Royaume-Uni, l’Irlande, la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie
[10]Source ministère de l’Intérieur français, www.interieur.gouv.fr
[11]Art. L711-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile
[12]Source ministère de l’Intérieur français, www.interieur.gouv.fr
[13]Art. L521-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile
[14]Art. L521-4 op.cit.
[15]Loi n° 2016-274 du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers en France
[16]Art. L511-1op.cit.
[17]Art. L561-1 op.cit.
[18]S’il existe un risque que l’étranger se soustraie à l’obligation de quitter sans délai le territoire français
[19]Article www.info.arte.tv, Migrants : la décision historique d’Angela Merkel, publié le 12 juin 2017
[20]Convention d’application de l’Accord de Schengen du 14 juin 1985 entre les gouvernements des États de l’Union économique Benelux, de la République fédérale d’Allemagne et de la République française relatif à la suppression graduelle des contrôles aux frontières communes
[21]Art. 2 Convention op.cit.
[22]Comme le tunisien auteur de l’attentat de Nice par exemple
[23]Expression utilisée pour qualifier les français partis en Syrie et en Irak faire le jihad cherchant à rentrer en France, par le journaliste David THOMSON dans son livre Les revenants, éditions Points, 2018, 448 pages
[24]Loi n° 2017-1510 du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme

 

La « fraternité » reconnue comme principe à valeur constitutionnelle : progrès ou danger ?

La décision rendue le 6 juillet 2018 par le Conseil constitutionnel a suscité moult réactions. Des cris de joie pour les uns, d’orfraie pour les autres, ont raisonné aussi vite qu’ils se sont éteint. Il est intéressant de constater que la récupération faite par chacun de ces deux camps est pour le moins exagérée, cette décision, ne méritant ni un excès d’enthousiasme, ni un excès d’inquiétude.

Pour y voir plus clair, encore faut-il prendre le temps de l’analyse et procéder à une remise en perspective.

La France est soumise à une immigration clandestine massive, qu’elle tente d’arrêter temporairement à ses frontières, faute de pouvoir y apporter une réponse adaptée une fois les migrants arrivés sur son sol.

Parmi les activistes pro-immigration, un fermier maralpin, accueille, recueille, aide, sous des formes plus ou moins contestables, des migrants. Condamné pour cela par la justice, il a, par la voix de son conseil et avec d’autres requérants, dont la Ligue des droits de l’Homme, souhaité contester ce que les médias présentent souvent comme le « délit de solidarité », qui s’avère en fait être un « délit d’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger ». Vous constaterez au passage la perversité de ceux censés informer les masses, qui choisissent délibérément de présenter un acte illicite comme une action louable …

Le Conseil constitutionnel a ainsi été saisi le 11 mai 2018 par la Cour de cassation de deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) relatives à la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit des articles L. 622-1 et L. 622-4[1] du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA).

L’article L 622-1 du CESEDA précise :

« Sous réserve des exemptions prévues à l’article L. 622-4, toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 Euros. […]. »

L’article L 622-4 du CESEDA précise :

« Sans préjudice des articles L. 621-2, L. 623-1, L. 623-2 et L. 623-3, ne peut donner lieu à des poursuites pénales sur le fondement des articles L. 622-1 à L. 622-3 l’aide au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :

Des ascendants ou descendants de l’étranger, […] ;

Du conjoint de l’étranger, […];

De toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci.

Les exceptions prévues aux 1° et 2° ne s’appliquent pas lorsque l’étranger bénéficiaire de l’aide au séjour irrégulier vit en état de polygamie ou lorsque cet étranger est le conjoint d’une personne polygame résidant en France avec le premier conjoint. ».

La QPC[2] portait notamment sur les mots « au séjour irrégulier », figurant au premier alinéa de l’article L 622-4, ainsi que sur le 3°.

Sur le fond, le Conseil reconnaît que la fraternité est un principe à valeur constitutionnelle, dont il découle « la liberté d’aider autrui dans un but humanitaire, sans considération aucune de la régularité de son séjour sur le territoire national[3] ».

Il appartient, malgré cela, au législateur d’assurer la conciliation entre le principe de fraternité et la sauvegarde de l’ordre public, à laquelle participe la lutte contre l’immigration irrégulière, objectif de valeur constitutionnelle.

L’aide à l’entrée irrégulière sur le territoire national demeure un délit réprimé, il est interdit en France de faire entrer illégalement des étrangers !

L’inconstitutionnalité porte sur le choix du législateur de distinguer l’aide au séjour, de l’aide à la circulation. Le juge constitutionnel considère, ce qui n’a rien de révolutionnaire, que l’exemption de poursuites pénales pour les personnes apportant une aide aux étrangers en situation irrégulière, ne peut pas se limiter à l’aide au séjour et doit s’étendre à l’aide à la circulation, « lorsque ces actes sont réalisés dans un but humanitaire ».

Pour être complet, le Conseil, considérant que l’abrogation immédiate des dispositions contestées aurait eu pour effet d’étendre les exemptions pénales[4] aux actes facilitant l’entrée irrégulière en France, a choisi de reporter au 1er décembre 2018 la date de l’abrogation. Ce report laisse ainsi le temps au législateur de corriger le texte en question pour le rendre conforme à la constitution.

La décision présentée à tort comme une victoire des militants pro-immigration défiant les autorités publiques, a donc suscité une avalanche de commentaires, souvent approximatifs. Il ne s’agit à l’évidence ni d’une « censure du délit de solidarité », ni d’un « appel d’air », mais bien d’une décision juridiquement prévisible.

Au lieu « de crier au Loup » à la moindre occasion, certains responsables politiques seraient bien inspirés de travailler à la protection de notre Constitution, plutôt que de vouloir la souiller de leurs extravagances ineptes, dans le seul but de faire parler d’eux.

Oui, cette décision fera date, en cela qu’elle consacre un principe de notre devise républicaine qu’il serait temps d’affirmer avec force et vigueur dans cette société dramatiquement divisée.

Et puis, pour ceux qui comme moi craignent les délires des fanatiques de l’égalitarisme, comme le déclarait si brillamment Anne LEVADE, « Tout au plus, et il y a lieu de s’en réjouir, rendra-t-elle plus ardue la substitution que certains souhaitent dans la Constitution, pour cause de parité, d’une improbable “adelphité” au mot fraternité ! ».

[1] Dans leur rédaction résultant de la loi n° 2012-1560 du 31 décembre 2012 relative à la retenue pour vérification du droit au séjour et modifiant le délit d’aide au séjour irrégulier pour en exclure les actions humanitaires et désintéressées

[2] A l’origine deux QPC ont été enregistrées, sous les n°2018/717 et 2018/718, le Conseil a considéré qu’il y avait lieu de les joindre pour y statuer par une seule décision

[3] Décision n° 2018-717/718 QPC du 6 juillet 2018, §8

[4] Prévues par l’article L 622-4

Il est urgent de prendre le temps …

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De récents sondages illustrent, même s’ils sont à prendre avec des pincettes, les difficultés pour la droite républicaine à incarner une opposition au pouvoir en place, sans parler d’alternative. Pire, Jean-Luc Mélenchon, malgré des idées qui plongeraient la France dans le chaos total, et Marine Le Pen, qui faute de trouver les envahisseurs, coulerait elle aussi notre pays, devancent Laurent Wauquiez, lorsque l’on interroge un échantillon de la population sur “qui aurait fait mieux que le Président Macron après un an de mandat ?”.

Alors qu’est-ce qui empêche cet ancien major de promo de Normale Sup’ et l’ENA, de s’imposer ?

Le parti Les Républicains doit se remettre en ordre de marche et pour cela, il est nécessaire de commencer par revoir l’organisation sur le plan structurel. Se séparer d’un siège trop onéreux, réduire la dette, moderniser “l’entreprise“, changer la communication et s’ouvrir aux militants semblent être un bon début. L’équilibre politique y est présent, entre le Président et le Président du Conseil National, des sensibilités différentes sont aux commandes et c’était important de conserver ce pluralisme.

Le fonctionnement oligarchique néanmoins participe du rejet, ou au moins du désintérêt dont souffre le parti. Pour regagner en attractivité, il convient d’en finir avec l’ultra personnalisation de la vie politique et se tourner vers les militants, plus largement même vers les français. Il faut en finir avec la sacralisation des élus et mettre un terme aux séquences d’autosatisfaction permanentes organisées pour permettre aux élus de cultiver l’entre-soi (les rangées de sièges réservées à des “VIP” locales durant les grands meetings marquant la séparation avec le peuple, …).

Le temps long doit guider la vision politique de la droite républicaine. Les petits calculs à court terme ont conduit à soutenir un candidat qui ne pouvait plus gagner l’élection présidentielle. Le meeting du Trocadero et tous ceux qui y sont allés chercher une place de ministre sont co-responsables de l’échec de 2017.

En 2015 déjà il me semble avoir tenté d’alerté le président de la CNI de l’époque, devenu Macronniste ou du moins très Macron-compatible depuis, sur l’importance de préparer l’avenir, c’est-à-dire envisager un renouvellement progressif des “visages”. Impossible à entendre pour celui qui voulait imposer son obligée dans sa circonscription et préférait alors investir la fille de son collègue député, dont la SARL familiale tournait ainsi à plein régime. 3 ans plus tard ce genre de pratique ne passerait pas le filtre du premier tour et ce n’est pas plus mal.

La droite, en acceptant de se renouveler et en continuant à travailler les sujets sur le fond, plus encore que ce qui est fait aujourd’hui (trop de propositions ne tiennent sur aucune base juridique stable par exemple et sont le fruit de l’imagination, fertile parfois, des élus en fonction des micros qui leur sont tendus), peut se relever et reprendre sa place dans le paysage politique, afin de redevenir une “alternative“. Car c’est bien cela LE but à atteindre.

Globalement la communication qui en est faite, fait briller la politique conduite par le gouvernement bien plus qu’elle ne le devrait. Néanmoins, il y a certains enseignements à en tirer :

  1. les français apprécient les ministres “technos” qui semblent compétents (Blanquer, Pénicaud, …), ce qui signifie que les propositions construites et stables sont écoutées,
  2. les syndicats ne tiennent pas le coup sur le long terme, tout comme les contestataires stériles (La France (In)soumise à Jean-Luc Mélenchon),
  3. le climat offre des possibilités importantes en termes de réformes, l’opinion le demande et l’accepte,
  4. il y a un espace monumental à occuper auprès des oubliés de la “macronie”, c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas membres des CSP +++ (retraités, sous-qualifiés, demandeurs d’emploi, handicapés, les classes moyennes, …).

Alors pour s’en sortir, quelle recette mettre en oeuvre avant les européennes :

  1. restructurer le parti en interne, (priorité numéro un !),
  2. modifier la communication avec des règles simples rendant la parole de la droite audible (en interdisant l’opposition stérile et systématique de certains parlementaires par exemple),
  3. travailler à des propositions concrètes, cohérentes et plausibles qui passeraient les filtres juridiques,
  4. former, informer les militants en renvoyant les parlementaires et élus de premier plan “au charbon” sur le terrain (refaire de la formation dans les fédérations, …), et en formant des binômes à la tête des fédérations (élu/non élu),
  5. mettre un terme définitif au cumul des mandats encore en vigueur (parlementaire et vice-président de région, de département, …) et devenir irréprochable sur ce point (réécouter Guy Carcassonne à ce sujet ). Il est forcément mal accepté de prétendre être capable de tenir simultanément deux emplois à temps plein quand on voit les résultats des 30 dernières années,
  6. définir une ligne politique avant de choisir qui va la porter et changer les portes-parole, pour être crédible aux différentes élections.

Enfin, trois sujets sont cruciaux à développer : la réduction de la dépense publique pour faire baisser la pression fiscale sur les classes moyennes et les plus petits revenus (il s’agit de changer radicalement le fonctionnement de l’État providence) ; la place de la souveraineté nationale dans la technocratie de l’Union européenne ; l’impunité de la haute fonction publique et ses pratiques oligarchiques détestables.

Mais il faut pour cela être capable de douter, de penser, d’imaginer le monde de demain pour faire émerger des idées.

A force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel.

La souveraineté perdue

Voici mon article destiné au 5e prix Guy Carcassonne organisé par le club des juristes. Je n’ai aucune chance de ne serait-ce que décrocher un C, mais rédiger un texte m’a permis de me calmer puis de m’endormir hier soir vers 3h00, après la soirée riche en émotions que l’Olympique de Marseille m’a fait passer hier …

“Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes !”

La perte progressive de souveraineté, consacrée notamment par la prévalence du droit supranational, inscrite désormais dans la Constitution, contredit, ignore, voire méprise les exigences du modèle républicain à l’origine de notre texte fondamental.

Si le préambule de la Constitution du 4 octobre 1958 rappelle l’attachement du peuple français aux principes de la souveraineté nationale, force est de constater qu’une succession de renoncements y ont attentés. Le dernier en date a été entériné par le Congrès à l’occasion de la loi constitutionnelle n° 2008-103 du 4 février 2008 modifiant le titre XV de la Constitution, en introduisant le Traité de Lisbonne à l’article 88-1.

Mais alors, comment la souveraineté nationale, au sens constitutionnel, peut-elle demeurer alors qu’elle n’est plus souveraine, mais asservie à un ordre supérieur ?

Sur le plan étymologique, le souverain est issu d’un latin populaire superanus, signifiant supérieur. La souveraineté, originellement « autorité supérieure », ce « principe abstrait d’autorité » dans une acception rousseauiste du corps politique, s’applique, par extension depuis le XIXe siècle, au caractère d’un État qui n’est pas soumis à un autre.

L’article 88-1 est consubstantiel de l’article 55 de la Constitution qui accorde une autorité supérieure au droit supranational régulièrement ratifié, sous réserve du respect du principe de réciprocité entre les parties prenantes.

L’article 288 du TFUE nous enseigne pourtant que le règlement « est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement applicable dans tout État membre ». Peut-on alors décemment considérer que les représentants du peuple participent de sa souveraineté, quand un acte juridique supranational s’impose à eux ?

Les esprits avertis objecteront, à raison, que le principe de subsidiarité, tel qu’énoncé à l’article 88-6 de notre Constitution, doit nous prémunir de toute tentative d’ingérence européenne dans les affaires intérieures. Ce principe qui tend à réserver exclusivement à l’Union européenne, ce que la France ne pourrait effectuer que de manière moins efficace, est largement galvaudé, sans que le législateur français ne s’en émeuve.

En théorie « la souveraineté en France appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du referendum » et « aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ».

En pratique, le fonctionnement même de notre système politique rend caduque ces principes constitutionnels.

Le référendum, pourtant la plus directe des expressions populaires, a été désavoué par des parlementaires au service de leurs partis plus que de leurs concitoyens. Il n’a pas été mesuré, à l’époque, la portée de cette entorse à l’un des principes les plus fondamentaux de notre démocratie. Aujourd’hui, le recours à ce scrutin n’est plus envisagé qu’en temps de sondages favorables, c’est-à-dire parfois pas au-delà des vingt-quatre premières heures qui suivent l’élection du nouveau Président de la République.

La distance avec les citoyens, conjuguée à l’incidence grandissante de normes européennes méconnues, fragilisent le rapport à l’échelon européen. Goethe n’écrivait-il pas que « les hommes déprécient ce qu’il ne peuvent comprendre » ?

« La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent » disait Le père de l’Union européenne le 9 mai 1950. Robert SCHUMAN est à l’origine de l’Europe, cette alliance qui devait empêcher à notre vieux-continent de revivre les atrocités de la seconde guerre mondiale. La découverte horrifiante des charniers humains, des camps de concentration, a poussé les pères fondateurs à organiser une communauté d’Etats souverains dans le seul but de vivre en Paix.

L’Europe lato sensu pose question quant au sens de son évolution.

Quiconque conteste une décision de justice devant les plus hautes juridictions française peut se voir réhabilité par la Cour européenne des droits de l’homme ou par la Cour de justice de l’Union européenne. Alors si même les juges, qui doivent rendre la justice au nom du peuple français, ne peuvent plus le faire sans risquer d’être contredit par des juges européens, que reste-t-il de la souveraineté en France ?

La démocratie est en danger quand son expression est limitée par des ascendances discrétionnaires, provenant d’autorités illégitimes au regard du principe universel conféré par le suffrage populaire. La République, la respublica, souffre que ses citoyens ne puissent plus exercer le pouvoir comme bon leur semble. Il n’y a aucune fatalité dans le processus qui s’est amorcé, « l’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir ».

Pour autant, si le peuple a su conquérir le pouvoir au prix de sacrifices considérables, il doit se battre avec la même ferveur, la même opiniâtreté face aux intentions liberticides de ceux qui veulent aliéner sa souveraineté.

Les européennes : une véritable opportunité pour la droite républicaine

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Les Républicains seraient en peine à l’approche (toute relative) des élections européennes 2019, selon Nicolas Domenach pour Challenges.fr. D’après cet article, Laurent Wauquiez aurait du mal à trouver une figure parmi les ténors du parti pour mener la campagne.

Je ne peux me résoudre à croire que mon parti n’ait toujours pas compris le sens des choses. D’ailleurs, si les propos du journaliste sont des informations, le Président est conscient de ce qu’il ne faut pas faire par exemple : investir des personnalités passées et dépassées, des “parisiens” indécrottables, ceux qui sont dans le vent et autres courants d’air ambitieux (dont on devine sans mal le destin politique).

L’année 2018 commence à peine qu’il faudrait déjà avoir désigné le ou la, voire les figures de proue de ce combat électoral à venir. Mais quelle(s) position(s) défendraient-ils ? Quel projet pour l’Union européenne ? Et puis, quel est le bilan des eurodéputés LR sur le mandat en cours ? Avant de chercher qui, demandons-nous quoi et pourquoi !

Entre le “ringardisme” et la “tendreté pré-pubère” il y a un probablement quelque chose à faire. Mais il ne faut surtout pas mettre la charrue avant les boeufs. Quant à l’idée qu’une nouvelle tête, totalement inconnue aujourd’hui, ne pourrait pas prendre part à l’aventure, ce serait s’enfermer dans une logique restrictive qu’un passé très réent suffit à contredire. Ce n’est pas forcément LA solution, mais il ne faut pas exclure l’émergence de jeunes (et des moins jeunes d’ailleurs) militants, prêts à travailler pour porter un projet cohérent, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère, d’une façon moins archaïque d’envisager la politique..

Il est intéressant de remarquer que nous payons tout de même l’abandon des fédérations aux profits des élus de premier plan ces dix dernières années. Les meetings entre militants convaincus, les élus qui s’échappent après la fin de leur discours, sans même dire un mot aux militants venus les écouter, cet entre-soi a un prix que nous commençons à payer. Sans avoir travaillé à former, informer, détecter, par un travail de proximité dans lequel les parlementaires, les élus locaux auraient du s’investir plus, nous en sommes arrivés à ce désolant constat : la relève n’est pas prête. Le modèle jacobin qui concentre au sein de la direction, dans sa formation la plus réduite, tous les pouvoirs, perd de vue l’essence même d’un parti politique. Lorsque la base ne sert plus que de faire valoir, de machine à applaudir, la tête est déjà satellisée.

Au risque de me répéter, lorsqu’en 2015 j’avais sollicité un entretien d’un quart d’heure à Christian Estrosi, pour lui proposer un projet de renouvellement à l’occasion des régionales, je n’ai obtenu en retour qu’un mépris éclairant sur le personnage et l’état de déliquescence de la commission nationale d’investiture qu’il présidait alors. J’aurais eu plus de succès en faisant partie de la famille de son adjoint et ancien député probablement, mais bon, à bien y regarder, nous avons, grâce à cette déroute, l’occasion de repartir sur de nouvelles bases. J’aurais préféré me tromper, finalement l’histoire m’a donné raison et ceux-là même qui se pensaient intouchables, ont depuis pris conscience qu’ils pouvaient être remplacés par de parfaits inconnus du jour au lendemain.

Pour autant la politique ne se fait pas sur internet en quelques clics. Un élu ne fait pas son travail s’il publie des “posts” sur Facebook, enchaine les “tweets” et les “Snap”. La communication a trop souvent pris le pas sur le fond et certains s’y sont perdus et s’y perdront encore, souvent dans des excès narcissiques au demeurant.

Si la victoire écrasante aux législatives du parti présidentiel était une surprise, il n’en sera pas de même aux européennes, il y a de la place à conditions d’arriver en ordre de marche avec des généraux à la tête de la liste. Car le projet européen porté par Emmanuel Macron s’inscrit dans la droite lignée des désirs de Bruxelles et sa Commission et il peut être contré par le ras-le-bol général des institutions supranationales, structure froide et distante, au pouvoir démesuré par rapport à la représentation nationale.

Il y a une alternative à cette vision purement économique de l’Union européenne, sans verser dans le repli nationaliste des partis d’extrême droite.

Il faut pour cela commencer par reprendre l’origine de l’UE, se souvenir des raisons qui ont poussé les pères fondateurs à unir les pays européens. L’horreur découverte au lendemain de la seconde guerre mondiale, la confrontation au réel le plus violent, le plus abject, a incité ceux qui avaient lutté pour la liberté, à s’organiser pour que plus jamais sur le sol européen, pareil conflit n’advienne. La construction européenne originelle trouve son sens dans le besoin de maintenir la “paix”. Konrad ADENAEUR, Alcide DE GASPERI, Robert SCHUMAN, Jean MONNET, Paul-Henri SPAAK et Charles DE GAULLE n’imaginaient pas en ces temps là une structure supra nationale technocratique, “aux compétences élastiques à l’infini” (selon l’expression employée par Anne-Marie LE POURHIET), génératrice de normes et piétinant la souveraineté populaire consacrée au sein de la République française par le préambule de 1946 et la Constitution de 1958.

L’Union européenne est la seule solution pour que notre continent ne se fasse pas écraser par les puissances étrangères que représentent les États-Unis d’Amérique, la Chine et les pays émergents comme l’Inde notamment.

Il faut user des moyens dont nous disposons pour que le principe de subsidiarité prévale sur les lubies de la Commission et des lobbys des grandes entreprises. Le voeux de certains technocrates, souvent issus des mêmes grandes écoles à la pensée unique, est d’arriver à une société ultra contrôlée, réglementée dans tous les compartiments de vie, du volume de la chasse d’eau, au nombre d’heures de repos qu’il convient de garantir en tout temps et en tout lieu de l’Union et gare aux dissidents qui ne respecteraient pas cela à la lettre. Cette vision d’une monde égal en tous points, d’un monde qui serait soumis aux mêmes exigences, aux mêmes contraintes sans tenir compte des spécificités locales, de l’histoire des peuples, des nations, est tout simplement délirante. L’égalitarisme nous entraine vers un avenir sombre et dangereux. Pire encore, à ne s’occuper que des affaires, l’Union en oublie qu’elle doit protéger ses populations. Je ne reviendrai pas ici sur l’accueil déraisonné des migrants par la chancelière allemande, qui s’est d’ailleurs empressée de fermer les frontières de l’espace Schengen dès lors qu’elle a pris la mesure  de sa folle décision. Choix unilatéral en contradiction avec les traités européens d’une part, et l’esprit communautaire d’autre part.

Alors, il existe des alternatives, il existe des possibilités à condition d’avoir le courage politique d’assumer des choix forts. L’article 48 du TUE est un début d’espoir pour une nation qui voudrait retrouver une partie de souveraineté, sans rompre avec l’UE comme l’ont fait les anglais. Il faut impulser une dynamique européenne pour remettre l’Union sur de bons rails, dans le bon sens. Une Union qui protège les plus faibles avant de se préoccuper d’enrichir les plus puissants. Une Union qui s’occupe des affaires uniquement lorsque l’échelon européen est plus pertinent que le niveau national. Une Union plus démocratique, qui réduit les pouvoirs ahurissants de la Commission. Une Union dont les préoccupations premières seront la solidarité entre les nations, la fraternité entre les peuples et la paix sur le continent.

Les parti Les Républicains doit être réorganisé en profondeur, et il faudra pour cela rompre avec un passé aux habitudes tenaces. Le fonctionnement doit permettre de constituer un programme adapté en fonctions des échéances, sans se préoccuper exclusivement de la présidentielle, en écoutant la base, les préoccupations de ceux qui vivent des situations difficiles, pas uniquement ceux qui les imaginent ou compatissent.

Le renouvellement passera aussi par les visages, mais il ne faut pas réduire une campagne à cette uniquement préoccupation. Ce parti doit permettre à ceux qui veulent faire de la politique 5 – 10 ans, d’être accompagnés et encouragés pour une parenthèse  dans une vie, qui ne se limitera ainsi pas à recherche toujours plus de mandats pour durer. Le renouvellement régulier, mêlé à l’expérience de certains élus de haut niveau, reconnus pour leurs compétences, leurs qualités humaines, leur sens politique, doit permettre à la droite de retrouver sa place.

Il faudra du courage à Laurent Wauquiez pour accompagner les plus anciens vers la sortie, en respectant ce qu’ils ont fait pour le mouvement, tout en imposant de nouvelles têtes bien faites, avec une ambition commune, celle de redonner envie aux français de croire en l’avenir.

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait” …

#CroireEnLAvenir

“Je vous l’avais bien dit …” épisode 3

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Troisième épisode d’une trilogie qui aurait pu s’appeler “La Prémonition en politique pour les nuls”. Ces trois lettres ont toutes été envoyées, souvent en recommandé avec accusé de réception et toutes ont connu la même fin : le mépris et le dédain des dirigeants d’un parti aujourd’hui proche de l’implosion.

Un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré

“Monsieur le Président de la République,

« Le courage c’est de chercher la vérité, et de la dire ». Par ces mots empruntés à Jaurès, lorsque vous assumiez la plus haute responsabilité, vous fixiez une noble ligne de conduite à votre mandat. Mais un homme seul, fusse-t-il un chef d’État téméraire, ne peut garantir cette liberté dans toute l’action qu’il conduit.

Il me semble qu’aujourd’hui les convictions s’effacent au profit des circonstances chez nos dirigeants. A mon plus grand regret, cela s’accompagne de comportements déviants chez certains, alors que tant de promesses de moralisation de la vie publique ont été faites.

C’est le contexte actuel qui m’appelle à la raison, et m’oblige ainsi à vous remettre ma carte d’adhérent au parti dont vous assumez la présidence.

La cinglante déconvenue aux européennes, remportées par « l’infâme », aurait dû permettre une remise en question du modèle. Plutôt que d’investir tant d’anciens ministres et des parlementaires déchus, peut-être aurait-il mieux valu promouvoir, à leurs côtés, de nouveaux visages pour porter des idées réformatrices, répondant ainsi aux légitimes attentes des français.

Les dernières échéances électorales, aux fortunes diverses, ont majoritairement confirmé la thèse de l’autoreproduction d’un système qui refuse le devoir de mutabilité. Vos efforts et votre volonté affichée ne suffiront pas à produire leurs effets, face à l’attentisme de certains cadres se rêvant à votre place et plus encore.

La stratégie qui se dessine à l’approche des élections régionales, me paraît inopportune. À deux exceptions près, les investitures, frappées du discutable sceau du cumul, tendent à faire consister l’idée d’omniscience de quelques personnalités déjà élues. Que dire de ces mandats qui seront de facto « abandonnés » pour répondre aux exigences de la loi, jouant ainsi librement et sans état d’âme, avec la démocratie.

Avant de vouloir réviser les accords de Schengen, de proposer une politique pénale et une réforme de l’instruction publique, je reste convaincu qu’il faut initier un projet concret pour les régionales, centré sur l’enjeu réel de ces élections. Déplacer le thème de campagne, comme le fait le Front National, sur l’immigration, l’islamisme ou je ne sais quel sujet loin du champ d’application des régions, ne fait que participer du rejet des partis et du désintérêt des français.

Cette échéance me semble être une parfaite occasion de frapper un grand coup en proposant une alternative novatrice et populaire, pour en finir avec la politique du siècle dernier. Sans une véritable rupture, la voix de l’opposition sera trop proche de celle des plus libéraux du gouvernement actuel, véritables dangers pour 2017 et donc pour notre avenir à tous.

Il me paraît incongru de ne pas accéder à ce besoin de renouvellement de la classe politique, en s’enfermant dans une logique d’appareil, pourtant si massivement rejetée par les électeurs.

La gauche a compris qu’Emmanuel Macron jouissait d’une opinion favorable transpartisane, parce qu’il échappe aux stéréotypes sur l’incompétence et la lâcheté politique. En dépit d’une loi pusillanime, sa popularité est le fruit de sa communication et de ses méthodes rompant avec les codes traditionnels.

Le danger frontiste est représenté par M. Philippot, 33 ans, député européen, et Mme Marechal, 25 ans, député de la nation. Le premier, car issu de l’ENA, convainc nos adhérents en apportant une caution pseudo « intellectuelle », quand la seconde, récitant d’habiles éléments de langage populistes, fait souffler un vent de fraicheur.

Nonobstant l’absence de programme du FN, leur discours séduit à droite un électorat déçu. L’inexpérience aurait pu freiner leur ascension, mais leur jeunesse, leurs mandats et leur rang au sein du FN deviennent alors des arguments de poids, auxquels nous n’avons rien à opposer.

Les Républicains se renouvellent timidement et la place faite aux nouveaux visages sur la scène médiatique est affaiblie par une liberté d’expression bridée. L’impatience de 2017, renforcée par les ambitions ministérielles à peine voilées de quelques parlementaires pressés, envoie un signal trop éloigné des préoccupations des français qui souffrent.

Le succès électoral attendu en décembre n’aura de sens que si nous remportons une victoire idéologique sur nos adversaires. Sans cela, notre réussite restera insuffisante au regard des enjeux colossaux qui se profilent à l’horizon 2017 et pour les trente années à venir.

Pour François Hollande, l’ultra-narcissisme présidentiel, ne sert pas à autre chose qu’à compenser le vide de l’autorité et de sa politique. Le présidentialisme ambiant qu’il inspire depuis 2012, est une pure trahison de l’esprit de la Ve République.

Je pense que, dans une juste mesure, notre parti doit prouver sa capacité à se réinventer en profondeur, tant dans les idées, que dans les hommes qui les défendront demain. C’est l’espoir que vous portez aujourd’hui, mais force est de constater que le passage de la parole aux actes est plus complexe qu’il n’y paraît.

En juillet 2014, j’ai écrit aux co-présidents et au secrétaire général de l’UMP pour les alerter sur les maux qui, selon mon modeste avis, rongeaient notre parti. Pour seule réponse, un candidat à la primaire m’a invité à rejoindre son micro-parti moyennant finances. Voici la considération, pour le moins singulière, accordée à un adhérent mobilisé.

En février 2015, j’ai de nouveau pris la plume et me suis adressé au président de la CNI, président de la fédération maralpine dont je dépends, pour solliciter un entretien d’un quart d’heure, afin de lui exposer un projet relatif aux régionales. J’ai été reçu par un collaborateur de cabinet bienveillant, qui n’a pu que me confirmer l’hermétisme que je craignais.

En bâtissant mon argumentaire sur le rejet de la classe politique et la distance entretenue par les élus hors périodes électorales, j’ai proposé à Christian ESTROSI de lutter contre l’idée d’une caste étanche se partageant le pouvoir.

Pour cela, il me semblait cohérent de promouvoir à l’occasion des régionales aux côtés des têtes de listes, des candidats issus de la société civile, disposant de qualités professionnelles reconnues et utiles au bien commun. Ces binômes, marqueurs de l’ouverture vers le peuple, loin des calculs électoralistes, pouvaient être le reflet d’une nouvelle façon d’aborder la vie publique, rompant ainsi avec ce qui détourne les citoyens des urnes. Ce message aurait pu être renforcé en confiant la vice-présidence des régions à ces anonymes, dont j’envisageais un engagement limité dans le temps, avec comme objectif affiché la réduction des dépenses et un strict contrôle de gestion des deniers publics.

Bien mal m’en a pris de croire que l’avis d’un simple militant pouvait trouver un écho auprès de « professionnels » de la politique. La chape de plomb du conformisme tombe sans sommation sur qui veut proposer une « idée » qui ne viendrait pas du cénacle.

Je déplore que la préservation des rentes et la communication maitrisée occupent toujours une place prépondérante, relayant le débat d’idées dans l’arrière-boutique.

Rousseau confessait que “pour pouvoir, pour oser dire de grandes vérités, il ne faut pas dépendre de son succès”. Sans me risquer à espérer une réponse, par cet écrit sincère, je vais au bout d’une démarche personnelle, dictée par mes convictions.

Ni normalien, ni énarque, encore moins septuagénaire, il me semblait que dans une certaine mesure, je pouvais apporter quelque chose à ma famille politique. Je reconnais mon erreur et en tire les conséquences. Je réserverai mon soutien aux élus de proximité qui oeuvrent à l’intérêt général et à ceux qui auront le courage de mettre des mots sur les maux de notre société sans démagogie.

Parce que « les hommes déprécient ce qu’ils ne comprennent pas », il faut redonner du sens à l’action politique de l’opposition, et préférer les convictions aux postures électoralistes qui hantent les meetings, autant que les réseaux sociaux.

Je ne suis pas une Madeleine de plus, je quitte simplement, la mort dans l’âme, un parti qui s’auto suffit, sans craindre que cela n’émeuve quiconque à part moi.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma très haute considération.”

Fait à Antibes, le 24 août 2015.

Lettre adressée à Nicolas SARKOZY, Président élu de l’UMP, Vie Président de la Vé République française.

“Je vous l’avais bien dit …” épisode 2

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Deuxième épisode d’une trilogie qui aurait pu s’appeler “La Prémonition en politique pour les nuls”. Ces trois lettres ont toutes été envoyées, souvent en recommandé avec accusé de réception et toutes ont connu la même fin : le mépris et le dédain des dirigeants d’un parti aujourd’hui proche de l’implosion.

Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée: car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont

“Monsieur le Ministre,

J’ai l’honneur de solliciter de votre bienveillance un entretien d’un quart d’heure afin de vous soumettre un projet relatif aux élections régionales de 2015.

Citoyen français profondément républicain, je suis issu de cette génération qui en 2002 a fait barrage à l’infâme alternative frontiste.

Désireux de m’investir autrement qu’en prenant part au mouvement des jeunes populaires, j’ai vainement tenté d’attirer l’attention de nos co-présidents de l’époque sur le besoin de réforme de notre parti.

Je suis favorable à un renouvellement partiel et progressif de la classe politique, qu’il convient, selon moi, d’amorcer au plus tôt. Ce désir est partagé par nombre de nos concitoyens, je l’entends quotidiennement, et face au rejet de la politique classique, il y a une forte attente à laquelle il ne faut pas rester sourd.

De mon modeste point de vue, je constate l’immobilisme des partis traditionnels dans ce domaine, et je crains qu’en ne prenant pas la mesure de la situation, les électeurs s’en détournent au profit des extrêmes, ce qui favorise la gauche naturellement.

L’adhésion populaire aux discours des partis Podemos et autres Syriza en Europe, la confiance prêtée sans gage à des dirigeants comme Emmanuel MACRON ou Matteo RENZI en Italie, ou encore la montée du Front National aux dernières élections, doivent nous inviter à regarder la réalité en face.

Les français attendent une réaction, des actes fondateurs, un cap ! Les déclarations de parlementaires qui réagissent exagérément sur tout et son contraire, sans proposer de solutions concrètes le plus souvent, n’amusent plus le peuple qui souffre des excès du pouvoir.

Je vous propose une vision différente. Pour contrer l’idée d’une caste politicienne constituée de réseaux claniques fermés et étanches, regroupés autour d’une intelligentsia « parisienne » et d’un premier cercle de cooptés, il faut apporter les preuves d’une volonté intangible de changement. Pour cela, une seule issue me semble possible : faire émerger de la France « d’en bas » de nouvelles idées, de nouveaux visages, capables de s’engager sur une durée limitée, avant de retourner à l’anonymat.

Sans être iconoclaste, j’aimerais porter un tel projet devant les instances nationales de notre parti. J’ai la conviction profonde que c’est ce que les français attendent et qu’il faut saisir l’opportunité des élections régionales pour lancer le renouvellement de la droite républicaine.

Si la Constitution érige en principe de notre République le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », l’UMP doit s’en saisir pour rassembler les français autour d’un projet et préparer l’avenir.

Puisque « le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire », il faut apporter la preuve que l’UMP est capable de se réformer. L’élection de Nicolas Sarkozy a remis de l’ordre dans un parti rongé par les guerres internes et les ambitions égocentriques déplacées de certains cadres. Pour désormais construire l’avenir ensemble, les dirigeants doivent renouer avec la population pour que s’installe de nouveau la confiance et l’écoute dans des relations sincères et apaisées.

Il est temps d’organiser la réponse au pouvoir socialiste et d’envoyer un message clair pour mettre fin à la tentation des extrêmes. Pour cela, je vous propose un projet de campagne basé notamment sur la mise en avant de candidatures « d’inconnus » aux élections régionales, initiative unique pour le premier parti d’opposition d’une grande démocratie comme la France.

Face aux corporatismes qui se prétendent défenseurs de l’intérêt général alors qu’ils ne sont animés que par la volonté de préserver leurs rentes, l’UMP peut écrire une page importante de son histoire en osant s’ouvrir au peuple. Bien entendu, une telle révolution appelle une préparation rigoureuse et réfléchie. Le choix des candidats ne peut être laissé au hasard, tout comme la ligne politique et les programmes ne doivent pas reposer uniquement sur l’image de celui qui les portera.

Je mesure la portée et le sens de ma vision, et si l’enthousiasme emporte parfois mon propos, soyez assuré que je n’ai d’autre dessein que d’aider notre parti, contribuant ainsi à rendre possible et crédible l’alternance politique dès 2017.

Je propose de consacrer dix à douze ans de ma vie à un engagement politique. Je n’ai pas une ambition démesurée, je veux simplement apporter ma pierre à l’édifice, avant de reprendre le cours de ma vie de cadre A de la fonction publique. Je ne suis pas un apparatchik et n’entends pas le devenir. J’ai « la chance » d’être confronté à ce que vivent les français, à ce que supporte la classe moyenne tous les jours et je souhaite, à ce titre, contribuer au débat auprès des instances dirigeantes.

C’est parce que j’adhère à Rousseau qui confessait que « pour pouvoir, pour oser dire de grandes vérités, il ne faut pas dépendre de son succès », que je m’adresse à vous en ces termes. Je désire proposer une alternative à l’offre politique actuelle en m’appuyant sur la richesse que procure la diversité des profils dont jouit notre parti.

Faire de la politique un métier, relève d’un choix personnel que je ne juge pas. Certains exemples […] attestent qu’il est possible d’oeuvrer pour le bien commun et l’intérêt général sur la durée. J’aimerais pour ma part qu’une nouvelle génération s’en inspire, tout en gardant à l’esprit l’idée que l’engagement politique peut n’être que temporaire et que ce n’est pas un mal pour autant.

C’est au titre de la campagne régionale que je souhaite me présenter à vous, un quart d’heure seulement pour défendre mon projet, car c’est bien de cela, et non de ma personne, dont il est question. Quinze minutes pour vous exposer ma vision des élections régionales en PACA et pour vous convaincre de me laisser participer pleinement au renouveau de notre parti.

Dans l’espoir que ma missive vous invite à me recevoir pour finaliser cette proposition par des éléments concrets, je me tiens à votre entière disposition pour tout éclairage supplémentaire qui vous semblerait utile.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma très haute considération.”

Fait à Antibes, le 3 février 2015.

Lettre adressée à Christian ESTROSI, alors Président de la commission nationale d’investiture de l’UMP,avec copie à son directeur de cabinet.

“Je vous l’avais bien dit …” épisode 1

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Premier épisode d’une trilogie qui aurait pu s’appeler “La Prémonition en politique pour les nuls”. Ces trois lettres ont toutes été envoyées, souvent en recommandé avec accusé de réception et toutes ont connu la même fin : le mépris et le dédain des dirigeants d’un parti aujourd’hui proche de l’implosion.

L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir.”

“Messieurs les co-présidents,

Issu de cette génération qui lors de l’élection présidentielle de 2002 a choisi de soutenir une République libre et tolérante, face à la menace de l’extrême droite, c’est meurtri par l’actualité que je m’adresse à vous.

Aux défaites de 2012, notre parti a répondu par une élection interne entachée d’irrégularités, jetant ainsi l’opprobre et le ridicule sur notre famille politique. Cette plaie béante ne s’est toujours pas refermée et les derniers événements n’ont rien arrangé. Il est effarant de constater la prévalence des égos, l’absence de recherche d’une position collective, pour le bien commun. Cet état de fait s’explique par l’incapacité à rassembler une opposition crédible, plus divisée que jamais, et gangrénée par l’attitude égoïste de certains ambitieux, ce n’est pas faute de talent.

Je pense que l’union pour un mouvement populaire a trahi ses militants en s’en éloignant. Le fossé n’a cessé de croître entre la classe politique et les citoyens. Ce n’est pas en multipliant les discours démagogiques, lors d’inaugurations chronométrées, que nos élus comprendront les problèmes des français. La droite a besoin d’idées fortes, mais pour cela il faut qu’elle se confronte à la réalité et cesse de vivre autour d’un cénacle d’apparatchiks déconnectés.

A l’instar de ce qui se fait depuis longtemps dans les partis de premier rang comme l’UMP, le mode de fonctionnement des instances nationales, centrées sur une poignée d’élus et sans aucun militant autour de la table, amène à nier la réalité à laquelle les citoyens sont confrontés. Les membres sont élus par les adhérents me direz-vous, certes, mais aucun d’entre eux ne vit le quotidien des français. C’est en vase clos que se prennent les décisions stratégiques. Il est illusoire et risqué de se figurer que seuls une intelligentsia « parisienne » et un premier cercle de cooptés, peuvent trouver des solutions à tous les maux de notre société.

Aujourd’hui plus que jamais, en raison de l’incroyable incompétence des socialistes au pouvoir, la droite pense être en mesure de revenir aux affaires sans mal en 2017. C’est très certainement cette suffisance qui met en danger ce retour.

Il me semble regrettable que dans ce contexte les ambitions personnelles poignent, au détriment de l’action collective. En 2014 ceux qui se rêvent en ministre, voire en président, n’oeuvrent pas pour l’intérêt général, mais bien pour leur petite personne. En sur-réagissant sans arrêt, ces « solistes » entretiennent l’illusion de l’omniscience, jusqu’à s’en convaincre. Il serait temps de leur rappeler les paroles de Montesquieu quand il disait « [qu’] un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré ».

L’heure est au rassemblement, mais c’est impossible sans un projet politique clair et réaliste. Aujourd’hui la ligne du parti est illisible, alors, quand certains sont capables de dire tout et son contraire au gré des sondages, comment ne pas croire qu’ « en politique il n’y a pas de conviction, il n’y a que des circonstances ». L’UMP est ainsi, à l’image de cette France de gauche, un parti qui ne se réforme pas, ne voyant pas l’urgence de la situation et les mesures drastiques que cela appelle.

Le simple militant que je suis ne peut pas comprendre le soutien apporté aux Balkany, Dassault et consorts. Lorsque l’on prône le renouvellement et la moralisation, il faut des actes forts, pas seulement des promesses.

Plutôt que d’investir des figures déchues, des « recasés », des « cumulards », aux élections européennes, l’UMP aurait mieux fait de s’offrir un nouveau visage. Je ne nourris guère d’espoir pour les sénatoriales à venir, comment envisager autre chose, l’immobilisme semble devoir cohabiter le plus souvent avec le népotisme, malgré les récents avertissements électoraux.

Les investitures ne doivent pas être le seul fait de l’influence des « ténors », elles sont un marqueur conséquent de la cohérence du projet politique proposé aux électeurs. Il me semble difficile de résoudre un problème avec le système de pensée qui l’a produit. Il est peut-être temps de prendre des mesures courageuses pour changer les choses, en s’appuyant sur l’expérience d’élus de qualité pour accompagner de nouveaux talents.

Je crois en une nouvelle génération UMP qui émergerait de la base, de cette « France d’en bas ». Je crois en un projet politique proposé par des membres respectables de la société civile et des élus réformateurs, prêts à oeuvrer ensemble pour l’intérêt général. Je crois en la richesse de la diversité, en le courage politique et en l’audace pour porter l’idée que l’avenir peut s’écrire autrement.

Lorsque l’UMP a appelé ses militants à voter pour un « courant », c’est la droite forte qui a remporté l’adhésion du plus grand nombre. Cette motion s’inscrivait alors dans la continuité de la ligne « Buisson », idéologie dominante du précédent quinquennat, qui a depuis montré ses limites et travers. Ce vote ne me paraît pas refléter le parti et les attentes des français en 2014.

A l’heure où il faudrait peut-être se tenir en retrait et observer, je choisis d’être un acteur du renouveau et de m’investir dans la vie du parti. Ma contribution, je voudrais la traduire au travers d’une motion « Nouvelle Génération UMP ». Fruit d’une réflexion collective, menée depuis plusieurs mois avec des acteurs de la société civile non-élus, ce projet n’est pas un programme complet offrant la réponse à tous les problèmes, mais un réservoir d’idées. L’objectif est d’apporter une vision, si ce n’est totalement nouvelle, du moins différente de l’offre actuelle.

J’ai déjà essayé, mais en vain, d’obtenir l’assentiment du parti pour l’utilisation de logos et images de l’UMP pour de la communication sur supports informatiques (internet, réseaux sociaux). Le chemin de croix que représente un engagement qui voudrait dépasser le militantisme de base, n’est pas encourageant, et corrobore mon propos sur la déconnexion des élus, et plus généralement du parti. Je cherche, depuis quelques temps et non sans mal, à rencontrer des parlementaires UMP de mon département pour échanger avec eux sur ce projet « Nouvelle Génération UMP ».

Lors d’un récent meeting à Cannes, à l’exception de l’hôte, David Lisnard, et du maire d’Antibes, Jean Leonetti, aucun élu n’est resté discuter avec les militants, ne serait-ce qu’un instant, une fois les discours prononcés. Lorsque l’on prône le renouveau du parti, le rapprochement avec les bases militantes et la proximité avec les français, il me semble qu’il faut lier les actes aux paroles.

Le congrès de novembre ne résoudra pas tous les problèmes de l’UMP. Si des changements radicaux ne surviennent pas dans le fonctionnement du parti, tant sur le fond que sur la forme, alors il sera difficile de retrouver la confiance des électeurs. Si le parti ne tire aucun enseignement des échecs du précédent quinquennat, alors les fantômes du passé ressurgiront. Si le parisianisme dirigeant ne fait pas preuve d’ouverture, il ne faudra plus espérer être le premier parti de France encore longtemps.

Je sollicite de votre bienveillance des éclairages sur la ligne politique que vous souhaitez impulser et sur la place que vous comptez faire au renouvellement ainsi qu’à ceux qui souhaitent y contribuer, élus et militants. De plus, je vous demande l’autorisation d’utiliser le nom, le logo et des images faisant référence à l’UMP sur des supports numériques.

Soyez assurés que si je me permets de m’adresser directement à vous, c’est que jusqu’alors je n’ai reçu aucun écho dans les différentes démarches que j’ai entreprises.

Je reste à votre entière disposition pour tout renseignement complémentaire, et pour vous présenter plus en détails le projet « Nouvelle Génération UMP ».

Je vous prie d’agréer, Messieurs, l’assurance de ma très haute considération.”

Antibes, le 20 juillet 2014

Lettre adressée à MM. Alain JUPPÉ, François FILLON et Jean-Pierre RAFFARIN co-présidents, avec copie à M. Luc CHATEL secrétaire général de l’UMP.