Entre 8 et 12% c’est le score promis par les sondages pour le parti Les Républicains (LR) aux prochaines élections européennes. Malgré l’annonce de l’investiture d’un trio de tête, Laurent Wauquiez n’a pas encore réussi à faire décoller la droite française à l’approche d’une échéance qui pourrait être cruciale pour son avenir à la tête du parti. Que manque-t-il alors ?
Le trio de tête offre de belles promesses : le renouvellement tant espéré tout d’abord, puisque LR a choisi d’opérer une cure de rajeunissement pour mener la campagne européenne. La représentation de diverses sensibilités ensuite : “Fx” Bellamy pour une droite un peu bourgeoise et catholique (assumée), est un trentenaire, brillant normalien, passé par les cabinets ministériels avant de devenir professeur de philosophie (courant Retailleau) ; Agnès Evren de la droite “Libres !”, vice-présidente de la région Idf, qui a emporté la si convoitée fédération LR de Paris, est un nouveau visage en dehors de la grande couronne, ex-chef d’entreprise, passée par les cabinets ministériels elle aussi (courant Pécresse) ; Arnaud Danjean, ancien cadre de la DGSE, eurodéputé confirmé, reconnu pour ses compétences en matière de lutte contre le terrorisme, est un quinquagénaire qui apporte une expérience solide pour compléter ce trio de tête (courant Juppé de droite).
Certes, la photo de famille est encore très politique et très parisienne, mais 79 noms composeront la liste définitive. Gageons que d’autres surprises seront de nature à donner espoir aux militants, prouvant ainsi que la droite républicaine a tiré les leçons des échecs du passé.
Alors une fois les 7 piliers du projet européens posés que proposer ?
Commençons par un fable attribuée à Peguy :
“En se rendant à Chartres, Charles Péguy aperçoit sur le bord de la route un homme qui casse des cailloux à grands coups de maillet. Les gestes de l’homme sont empreints de rage, sa mine est sombre. Intrigué, Péguy s’arrête et demande :
– « Que faites vous, Monsieur ? »
– « Vous voyez bien », lui répond l’homme, « je casse des pierres ». Malheureux, le pauvre homme ajoute d’un ton amer : « J’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Mais je n’ai trouvé que ce travail pénible et stupide ».
Un peu plus loin sur le chemin, notre voyageur aperçoit un autre homme qui casse lui aussi des cailloux. Mais son attitude semble un peu différente. Son visage est plus serein, et ses gestes plus harmonieux.
– « Que faites vous, Monsieur ?», questionne une nouvelle fois Péguy.
– « Je suis casseur de pierre. C’est un travail dur, vous savez, mais il me permet de nourrir ma femme et mes enfants. »
Reprenant son souffle, il esquisse un léger sourire et ajoute : « Et puis allons bon, je suis au grand air, il y a sans doute des situations pire que la mienne ».
Plus loin, notre homme, rencontre un troisième casseur de pierre. Son attitude est totalement différente. Il affiche un franc sourire et il abat sa masse, avec enthousiasme, sur le tas de pierre. Pareille ardeur est belle à voir !
« Que faites-vous ? » demande Peguy
« Moi, répond l’homme, je bâtis une cathédrale ! »
Du sens, voilà donc ce qu’il faut donner à un projet politique. Inutile d’essayer de faire croire qu’en votant LR aux élections, les français verront leur pouvoir d’achat augmenter à la fin du mois, ça n’est pas vrai. Mais, en tant que membre du parti majoritaire, le PPE, les eurodéputés LR peuvent avoir une véritable influence sur l’avenir de l’Union européenne.
Trop souvent les élections européennes ont été utilisées pour préserver des rentes, pour “arroser” les petits copains ou “recaser” les déchus du scrutin uninominal au suffrage universel direct. Cette logique de Caste, dirigée depuis Paris, a détourné les électeurs des urnes pour ce scrutin pourtant devenu le plus important depuis la ratification du traité de Lisbonne et l’affirmation de la prévalence du droit supranational. Pour être clair, c’est à Bruxelles que se fait la loi qui s’impose à Paris, voilà pourquoi cette élection est primordiale.
Le principe de subsidiarité, qui consiste à réserver uniquement à l’échelon supérieur– ici l’Union européenne (UE) – uniquement ce que l’échelon inférieur – les États membres de l’UE donc la France – ne pourrait effectuer que de manière moins efficace, doit être la ligne guide du projet.
Il faut relever la tête dans ce pays. Lorsque j’observe les gens autour de moi, dans la rue, au supermarché, je vois beaucoup de regards tristes, tournés vers le sol ou fixés sur des écrans. Depuis combien de temps ces gens là n’ont-ils pas levé les yeux vers le ciel, n’ont-ils pas redressé la tête pour regarder l’horizon ? La morosité ambiante n’est pas une fatalité, il faut retrouver la fierté d’être français. Parce que nous sommes fait de notre histoire, de nos rencontres, de nos lectures, de nos passions, nous sommes français et nous avons toutes les raisons d’être fiers de nos valeurs. Notre pays a inventé les droits de l’homme sans jamais oublier que nous avions des devoirs. Notre nation a repoussé les ennemis tout au long de son histoire. Nos anciens ont bâti ce pays, nos grand-parents l’ont défendu, nos parents l’ont reconstruit. Jamais nous n’avons reculé, parce que c’est ça être français. Ce n’est pas une question de couleur, de religion, de croyance. Il existe une culture française bien entendu, des traditions et il n’y a rien d’offensant à voir dans l’histoire de ce pays quelques conséquences d’une civilisation chrétienne, dès lors qu’elle n’impose à personne une façon de penser. Jamais une loi religieuse n’a supplanté les lois de la République depuis 1905, jamais cela ne sera le cas, car nous ne renoncerons pas à la liberté que nous offre la laïcité.
L’Europe a été créée pour protéger les peuples, pas pour devenir un marché dérégulé qui ne profite qu’à une petite partie qui s’exonère du devoir de solidarité à grand coup “d’optimisation fiscale”. C’est pour garantir la paix sur son sol que cette Communauté a vu le jour. La mise en commun est devenue Union avec l’idée qu’ensemble nous serions plus fort.
Aujourd’hui, les désordres mondiaux qui rendent notre époque instable, appellent une réponse cohérente et pragmatique. L’UE ne doit pas être une génératrice à normes, source de complexité. Nous ne pouvons pas accepter que la souveraineté nationale soit foulée aux pieds par des fonctionnaires animés par une idéologie mondialiste dérégulée. Il faut retrouver un équilibre entre le besoin exprimé par les peuples de ne pas voir leur identité noyée dans une masse informe, et une union porteuse de véritables projets concrets.
Nous sommes européens parce que nous sommes français, mais notre patrie c’est avant tout la France. Nous n’avons pas à chercher à devenir un clone de l’Allemagne, nous n’avons pas à rougir de notre histoire, il est temps de réaffirmer notre place dans le monde et particulièrement en Europe.
Schengen est dépassé, la frontière européenne est une passoire, la concurrence déloyale avec la Chine d’un côté et les États Unis de l’autre est insupportable, les travailleurs détachés sont une ineptie et j’en passe. Il faut remettre l’église au centre du village ! La priorité va aux peuples qui composent les États membres et ensemble nous pouvons représenter la première puissance mondiale, face aux géants chinois et américains.
Pour cela il faut s’unir, collaborer à des projets européens, réformer les institutions pour les rendre pratiques et mettre un terme à la technocratie toute puissante.
A cette époque où plus personne n’est responsable de rien, ceux qui édictent des règles stupides qui affaiblissent l’UE face à la concurrence mondiale doivent rendre des comptes aux peuples européens. Les démagogues des extrêmes promettent des choses qu’ils ne pourront jamais accomplir, nous promettons de garder la tête haute, les yeux tournés vers un avenir qui s’écrira avec une France fière de ses valeurs, dans la diversité de ses paysages et avec une ambition retrouvée.
Une nouvelle Europe, grâce à une France retrouvée !
#CroireEnLAvenir